mardi 27 mai 2008

Joakim Eskildsen - The Roma Journey


Lorsque l'on se lance dans un projet sur les gitans, les écueils potentiels sont nombreux: compassionnel, caricatural, complaisant…le résultat tourne parfois au manifeste qui prend le pas sur le travail artistique.

Durant 6 ans, Cia Rinne et Joakim Eskildsen ont vécu parmi les Roms, à travers 7 pays. Un long interview du photographe, donné à J. Colberg, indique à quel point ce projet a habité le couple. Ils auront passé toutes ces années à multiplier les séjours dans les différentes communautés qu'ils documentent et à trouver les financements pour continuer le projet.


Le résultat est splendide, sans jugement, même s'il n'est pas exempt d'une certaine tentation de témoignage romanesque.
Sur 400 pages et plus de 300 photographies, le livre met à jour à la fois, la grande diversité de la condition des gitans aujourd'hui (nomades ou sédentaires, démunis ou plus installés, indiens ou finlandais) et les traits qui persistent et donnent forme à cette communauté. A travers ces photos se dessine un peuple solidaire, aux traditions - notamment vestimentaires - vivaces et qui se cantonne dans les marges.
Quant aux photos elles-mêmes, contrastées, emphatiques dans les angles de prise de vues, elles témoignent d'une volonté de sublimer ces rencontres et rendent belles et nobles des situations qui pourraient, dans un autre cadre, paraître plus sordides.


Bien sûr, le rapprochement avec Gypsies de J. Koudelka (1975) s'impose. De la même façon (?), Koudelka avait d'abord approché les gitans attiré par le folklore et l'histoire tragique de ce peuple; après plusieurs années, c'est un travail beaucoup plus profond et empathique que livre le photographe, ne présentant pas les gitans à travers le prisme d'un problème social qui pourrait être résolu, mais comme un peuple maudit et sacré, destiné à vivre en 'outsider'.


Pour finir, je pense que, comme chez Koudelka, les photos presque trop belles masquent mal la tentation de J. Eskildsen du traitement romantique de son sujet; mais la densité et la sincérité du projet rend bien évidemment 100% pertinente la démarche.

Toutes les photos ici.



dimanche 25 mai 2008

Richard Serra au Grand Palais








"Calme bloc ici-bas, chu d'un désastre obscur"...Richard Serra investit la nef du Grand Palais, pour la 2ème édition de Monumenta. A l'interprétation, bien sûr intelligente, et nécessairement plus pertinente, de l'artiste lui-même qui indique que le contenu de son œuvre réside dans le visiteur et son rapport à l'espace, je préfère me laisser subjuguer par ses stèles sacrées, qui m'écrasent et m'élèvent dans une expérience proche de la transcendance mystique.
J'y ai vu Tikal, l'île de Paques, le mur des lamentations...tous les lieux en somme qui envahissent.

Plus de photos, ici, ici et .

First steps











L'idée
, est au pire ridicule, au mieux paradoxale: se servir d'un blog pour consigner, facilement, tous les jalons que je veux conserver sur le web.
Usage purement privé donc, grâce à l'outil le plus ouvert qui soit...

A suivre...